Existe-t-il un lien entre le microbiote et la fertilité?
Le rôle du microbiote dans la santé est de plus en plus reconnu et les dernières études se sont penchées sur son influence sur la fertilité. Plusieurs études ont mis en évidence l’impact du microbiote vaginal, intestinal et séminal sur la reproduction tant chez la femme que chez l’homme.
1/ Le microbiote vaginal
Le microbiote vaginal est principalement composé de Lactobacilles, qui maintiennent un environnement acide (pH < 4,5) essentiel à la protection contre les infections. Un déséquilibre de cette flore, appelé dysbiose, peut avoir un impact négatif sur la fertilité tels que :
Des infections vaginales chroniques (vaginose bactérienne, mycoses), affectant la qualité de la glaire cervicale et rendant le passage des spermatozoïdes plus difficile : une étude à montré que la présence accrue de Gardnerella vaginalis et d’autres pathogènes est corrélée à un risque plus élevé de fausse couche (1)
Un risque accru d’endométrite chronique, réduisant la réceptivité de l’endomètre et augmentant les risques de fausse couche.
Un impact sur l’implantation embryonnaire en PMA : certaines études montrent qu’un microbiote endométrial sain améliore les chances de succès : Une étude récente (2) a montré qu’un microbiote vaginal très riche en lactobacillus crispatus était associé à un meilleur taux d’implantation embryonnaire dans le cas d’une FIV.
2/ Le microbiote intestinal
Le microbiote intestinal joue un rôle essentiel dans la métabolisation des hormones sexuelles, grâce à un ensemble de bactéries capables de moduler les niveaux d’œstrogènes.
Une mauvaise élimination des œstrogènes via l’intestin peut entraîner un excès d’œstrogènes, favorisant des pathologies comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l’endométriose (3).
Un microbiote intestinal altéré peut induire une perméabilité intestinale et une inflammation chronique, nuisant à la maturation ovocytaire et à l’implantation embryonnaire.
Des études ont montré que des modifications du microbiote intestinal pouvaient améliorer les résultats en FIV (fécondation In Vitro), en particulier grâce à l’apport de probiotiques spécifiques (4).
3. Le microbiote séminal
Moins étudié que le microbiote intestinal et vaginal, le microbiote séminal jouerait néanmoins un rôle très important dans la qualité des spermatozoïdes et la spermatogenèse. Un microbiote séminal équilibré favorise une meilleure motilité et morphologie des spermatozoïdes, une réduction du stress oxydatif qui peut endommager l’ADN spermatique et une diminution du risque d’infections urogénitales.
Une étude récente a démontré que la présence excessive de certaines bactéries dans le sperme est associée à une diminution du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes.
Un microbiote séminal riche en bactéries pro-inflammatoires est lié à une augmentation de la fragmentation de l’ADN spermatique, réduisant les chances de fécondation et augmentant le risque de fausse couche (5).
Comment optimiser son microbiote pour booster sa fertilité ?
Tout d’abord l’alimentation joue un rôle crucial, il est conseillé de :
– Consommer des fibres prébiotiques (fruits, légumes, céréales complètes) pour nourrir les bonnes bactéries intestinales.
– Intégrer des aliments fermentés (yaourts, kimchi) riches en probiotiques naturels.
– D’avoir une alimentation anti-inflammatoire (Oméga 3 ) et riche en antioxydants (vitamines C, E, zinc)
– Prendre des probiotiques spécifiques comme Lactobacillus crispatus qui améliore le microbiote vaginal, Lactobacillus rhamnosus qui soutient la santé intestinale et vaginale et Bifidobacterium longum qui est un anti-inflammatoire.
Il est primordial également de faire attention à son hygiène de vie en :
– Évitant les antibiotiques répétés sans nécessité, qui perturbent l’équilibre du microbiote.
Réduisant sa consommation d’aliments transformés et riche en sucres raffinés
– Réduisant le stress, car il peut modifier la composition de la flore intestinale et vaginale.
Privilégiant une activité physique modérée, qui favorise un microbiote sain.
Conclusion
Le microbiote joue un rôle crucial dans la fertilité, en influençant la qualité des gamètes, l’implantation embryonnaire et l’équilibre hormonal. Des approches innovantes, notamment l’utilisation ciblée de probiotiques et la modification du mode de vie, pourraient influencer les chances de conception.
Bibliographie
Moreno et al. (2016). The human endometrial microbiota and embryo implantation: friend or foe? Am J Obstet Gynecol.
Bradford et Ravel (2017). The vaginal microbiome: implications for human reproduction. Nat Rev Microbiol.
Baker et al. (2017). The role of gut microbiota in polycystic ovary syndrome. Nat Rev Endocrinol.
Khan et al. (2021). Probiotic interventions in assisted reproductive technology outcomes: a systematic review. Fertil Steril.
Weng et al. (2014). Bacterial infections and male infertility. Andrologia.
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